[Gaïa] Une plume de fer

Je n’ais pas de peine, pas de regret, pas de haine. Aucune crainte n’endigue mes sentiments, mon enfance fut heureuse et je remercierais à jamais mes parents, même au delà de leur trépas et jusqu’au mien, pour les attentions dont ils m’ont comblées. Père, Killian, était un noble chevalier de la maison Déamonie, des Gaïas, gardien du duché du Seigneur Leothar. Mère, originaire d’Orritanie, était la fille du Régent Lu Dian, versée dans les arts de la maison et éduquée comme une future épouse. Si leur mariage était certes arrangé, il n’en naquit pas moins un amour profond entre mes deux parents. Si les cultures divergent énormément entre les trois peuples qui gouverne le monde, Gaïas, Devas et Asuras, il serait faux de croire qu’aucune nuance n’existe entre les différente maisons au sein d’une seule faction. Ainsi, mon père offrit bien plus à mère que le simple rôle d’épouse ou de gestionnaire de son domaine, et ma mère inculqua à mon père son profond respect des arts et la perfection en toute chose. Je fus le fruit de ces deux cultures, fille unique d’une maisonnée où le sang devait être porté par les mâles.

Le rôle d’héritière n’est généralement pas portée par les filles de sang Gaïa, et l’on me destina rapidement à un mariage arrangé, les Deamonie devraient disparaître avec mon père, puisque je devais prendre le nom de mon époux, dès lors que nos fiançailles seraient officialisées. Mais cela n’arriva pas. Si ma maisonnée n’est pas l’une des plus influente du peuple Gaïa, loin de là, le Duc Leothar agit énormément dans le sens de mon père. Au jour de ma majorité, au lieu de m’annoncer le nom de mon futur époux, on me fit le résumé des devoirs d’un chevalier, ainsi que de ce dont j’hériterais en tant que porteuse du sang Deamonie.

Mais l’amitié et la loyauté de mon père envers le Duc n’étaient pas les seules causes de ce traitement spécifique. En effet, je n’ais pas eu d’éducation d’épouse. J’ai du apprendre l’art de la guerre, des armes et les codes de la chevalerie alors que d’autres apprenaient la couture, les arts floraux, l’éducation des enfants et la gestion d’une maisonnée. Cela pourtant ne suffisait pas encore pour mériter la chance qui est la mienne à ce jour. J’ai du fournir deux fois plus d’efforts et ne montrer aucune faiblesse à mes professeurs et mes camarades. De ce passé, je ne garde aucune cicatrice, mes souvenirs son dénués des douleurs que je lis dans les yeux de nombreux être de ce monde.

Je suis Avya Deamonie, Fille de Killian Deamonie du Duché Leothar. Je manie les armes d’Hast et l’épée comme le verbe. Si la conjoncture de notre monde m’oblige souvent à recourir à mes talents martiaux, ma passion sont les contes et les légendes de notre temps. Ma quête me pousse à trouver de nouveau sujet à inscrire dans les pages des ouvrages qui m’accompagnent partout où je vais. Il existe des êtres exceptionnels, et notre devoir est de se souvenir d’eux, le miens est de fournir le média qui pérennisera leur mémoire, jusqu’aux traits de leur visage afin que l’oubli ne les prennent jamais entièrement. Ma destiné au sein de la maison Deamonie attendra mon retour au domaine, peut-il être le plus éloigné possible.